L’éditique multilingue : processus et procédures

L’éditique multilingue : processus et procédures

Après la traduction de médias imprimés ou numériques comme des brochures, des catalogues, des publicités ou des affiches, il faut habituellement recourir à des services d’éditique multilingue. D’une langue à l’autre, l’aspect et la disposition de votre mise en page changeront.

  • La traduction vers l’espagnol ou l’italien accroît le nombre de caractères. Une remise en forme du texte sera donc nécessaire au moment de la mise en page.
  • Les coupures de mots dans les langues comme le chinois et le japonais ne s’effectuent pas de la même façon que dans les langues romanes. La remise en forme post-traduction assure des coupures de mots adéquates.
  • Dans les langues où on lit de droite à gauche, comme l’arabe et l’hébreu, il faut inverser complètement la mise en page. Cela crée toutefois des difficultés supplémentaires, et il se peut que l’équipe de conception graphique n’ait par les outils nécessaires pour y remédier. Par exemple, l’ajout de nombres et de noms commerciaux non traduits (qui se lisent de gauche à droite) dans un texte se lisant de droite à gauche peut constituer un défi.

Ce que nous vous demanderons de fournir

Si vous avez besoin de nos services d’éditique multilingue, notre gestionnaire de projet vous demandera les fichiers de la mise en page d’origine (souvent au format InDesign). Un dossier InDesign comprend habituellement ce qui suit :

  • Le fichier .indd ou le fichier .idml correspondant, lequel convient mieux à l’importation dans notre outil TAO (traduction assistée par ordinateur), afin d’extraire adéquatement le texte à traduire et le remettre à notre équipe de traduction.
  • Un dossier contenant l’ensemble des images dans la mise en page. Lorsque le texte traduit est réimporté, la mise en page est régénérée avec les images correspondantes. S’il y a plusieurs langues cibles, vous pourriez vouloir utiliser des images différentes pour chaque langue (par exemple, des images représentant un groupe culturel particulier).
  • Un dossier contenant toutes les polices utilisées pour reproduire l’aspect des mots sur la page, afin d’assurer la cohérence visuelle entre le texte source et le texte traduit.

Un fournisseur extérieur à votre organisation chargé de la mise en page du texte source anglais devrait vous remettre l’ensemble de ces fichiers d’origine. Ils font partie des éléments livrables d’un projet et vous avez le droit de les demander, quelles que soient les circonstances. Si vous n’avez en mains que le fichier au format PDF, la personne chargée de l’éditique multilingue devra refaire complètement la mise en page, ce qui augmente les coûts et le délai d’exécution.

Les polices de caractères

Dans le présent contexte, une « police » est le fichier numérique requis pour générer les caractères du texte traduit afin que celui-ci ait le même aspect que le texte source. Tout comme les fichiers numériques, une police peut être soumise à un droit d’auteur.

Divers textes utilisant la même police

Il n’y a aucun risque de violation de droits d’auteur si les polices que vous remettez à un fournisseur sont d’usage répandu et qu’elles sont accessibles dans le logiciel utilisé pour créer le document. Les programmes tels que Microsoft Office et Adobe InDesign offrent diverses polices. Des versions internationales existent pour beaucoup d’entre elles et incluent un ensemble de polices adaptées à chaque langue. Nous travaillons avec des professionnels de l’éditique parlant la langue cible parce qu’ils savent comment passer d’une langue à une autre en utilisant la même famille de polices.

Il arrive que le concepteur graphique d’une entreprise détienne une licence pour l’utilisation d’une police particulière qui n’est pas offerte dans le logiciel de base. Dans ce cas, le contrat de licence d’utilisation (CLU) de cette police décrit les limites à respecter quant à la transmission de la police au fournisseur. Certains CLU limitent le nombre d’appareils pouvant utiliser la police, ou précisent que la police ne peut être utilisée que sur les appareils appartenant au titulaire de la licence. D’autres CLU autorisent l’utilisation de la police par un tiers aux fins des communications du titulaire de la licence. Votre service de conception graphique pourra vous renseigner sur ce qui est prévu au contrat.

Lorsque le contrat de licence interdit toute transmission d’une police à un tiers, plusieurs choix s’offrent à vous :

  • Vérifier si votre cabinet de traduction détient lui-même une licence pour cette police. Dans ce cas, vous pouvez effectuer le travail sans crainte de commettre une infraction, sauf si l’exclusivité de la police a été promise à un autre client (voir ci-dessous). En général, les fournisseurs de services d’éditique dans la langue cible détiennent une licence pour un large éventail de polices.
  • Acheter une licence supplémentaire pour votre cabinet de traduction ou de services d’éditique. Il s’agit d’une bonne solution si vous prévoyez réaliser de nombreux projets d’éditique multilingue. Vous pouvez demander à votre fournisseur d’utiliser la police uniquement pour vos projets, et non pour ceux des autres clients.
  • Utiliser une police différente, détenue par votre partenaire de services d’éditique. Si vous traduisez vers le chinois, l’arabe ou une langue utilisant beaucoup de signes diacritiques comme le vietnamien, et que ces caractères ne sont pas offerts dans la police que vous utilisez pour l’anglais, il vous faudra de toute façon une nouvelle police. Si vous traduisez dans des langues utilisant l’alphabet latin (italien ou allemand), une police courante, semblable à celle du texte source, pourrait faire l’affaire.

À retenir : l’octroi d’une licence pour une police signifie l’octroi d’une licence pour les ressources numériques nécessaires à la création et à la manipulation des textes utilisant cette police. Par conséquent, si vous ne détenez pas la licence d’une police de caractères, votre fournisseur de services d’éditique ne pourra vous transmettre cette police. Il « vectorisera » plutôt le texte utilisant cette police. Le cas échéant, vous ne pourrez pas modifier le fichier reçu, car la vectorisation « gèle » le texte et protège la mise en page (un peu comme l’enregistrement en format PDF d’un document Word permet de « geler » le texte et empêche toute modification). Si un texte non vectorisé est ouvert sur un ordinateur et que la police appropriée n’est pas installée, le programme utilisera automatiquement la police par défaut, ce qui gâchera la mise en forme. C’est la raison pour laquelle nous recommandons toujours la vectorisation pour les éléments livrables en langue asiatique qui nécessitent des services d’éditique.

Finalisation du projet

Avant de vous livrer les fichiers du projet, nous vous envoyons un fichier PDF à titre d’épreuve. Vous pouvez demander des modifications en les indiquant sur le formulaire d’approbation qui vous est transmis avec le PDF. Une demande de modifications après l’approbation et la livraison entraînera des frais supplémentaires. Une fois votre feu vert obtenu, nous rassemblons et transmettons les fichiers du projet dans le format qui convient le mieux aux besoins de votre service d’impression ou de conception graphique.

Pour réussir sur les marchés mondiaux, vos messages de marque doivent passer par le filtre de la traduction multilingue. L’aspect d’un document et l’impression qu’il produit ont une incidence sur la manière dont il est reçu. Votre cabinet de traduction doit contribuer à la cohérence et à l’attrait de votre contenu, et veiller à ce qu’il réponde aux besoins de la clientèle étrangère.