Presque tous les traducteurs professionnels utilisent des outils de TAO (traduction assistée par ordinateur). Mais il ne faut pas confondre ces outils avec les moteurs de traduction automatique. Plutôt que de tenter de remplacer l’humain dans l’interprétation du sens des phrases, les outils de TAO décuplent ses capacités en faisant ce que les ordinateurs font le mieux : comparer, enregistrer et récupérer des données. Découvrez-les pour comprendre le déroulement et le coût de vos projets de localisation.
Au début du projet de traduction, le spécialiste verse un ou plusieurs documents dans l’outil de TAO. Le logiciel lui présente alors un tableau à deux colonnes dans lequel le texte est séparé en phrases (ou « segments »). Une colonne contient le texte dans la langue d’origine, l’autre est destinée à la traduction. L’outil retire le codage et les éléments de formatage ou les balises (HTML, XML ou autres utilisées par des logiciels de mise en page comme Adobe InDesign) du document source et n’affiche que le texte à traduire. Cela simplifie la tâche du traducteur et protège par le fait même les balises et le codage intégrés aux documents, aux dessins, aux logiciels ou aux sites Web. Ainsi, le traducteur peut-il, quand il a terminé, recréer le document traduit sans compromettre son formatage initial.
Prenons lֹ’exemple de la traduction d’une série de manuels de l’anglais vers le français. L’anglais apparaît dans la colonne du texte source, et le traducteur saisit sa traduction dans les segments vides appropriés de la colonne du texte cible. Si un segment apparaît plus d’une fois dans les fichiers sources versés, lorsque le traducteur aura traduit la première occurrence, l’outil de TAO appliquera automatiquement la traduction à tous les segments identiques. Cela fait gagner du temps au traducteur et assure l’uniformité. Qui plus est, le formatage initial des manuels est conservé (même s’il reste toujours quelques retouches à faire pour des questions de longueur et d’apparence).
Lorsque la traduction est terminée et a été révisée par un deuxième spécialiste, nous lançons la procédure d’assurance qualité automatisée, une fonctionnalité incontournable des outils de TAO qui effectue diverses vérifications pour parer à l’erreur humaine. En plus de déceler les coquilles, la procédure d’assurance qualité repère les balises ou les passages manquants, les variations terminologiques accidentelles ou non autorisées et les interversions de chiffres. L’ordinateur détecte systématiquement ce genre d’erreur, qui peut facilement échapper à lֹ’œil humain. Ainsi, en une fraction de seconde, il peut comparer des séries de nombres dans un vaste ensemble de données. Cette tâche peut très vite s’avérer assommante pour un réviseur, qui ne remarque alors pas que le traducteur a écrit 892 au lieu de 829.
La mémoire de traduction (MT) constitue la composante la plus importante d’un outil de TAO. Il s’agit en quelque sorte d’une base de données des traductions antérieures, qui se distingue d’un simple dictionnaire par la longueur des unités ou des segments stockés et classés. En règle générale, un segment équivaut à une phrase. Contrairement aux dictionnaires bilingues ou multilingues, qui consignent des mots ou des groupes de mots, les MT jumellent un segment en langue source avec sa traduction en langue cible. On peut les associer à une base terminologique ou à un glossaire bilingue, ce qui leur permet de proposer des termes préapprouvés au fil de la traduction.
Dans notre exemple, une fois le projet terminé (l’assurance qualité a été effectuée et la traduction a été finalisée et livrée au client), les versions source et cible des documents sont versées dans une MT propre au client. Si le client modifie le document et doit le faire traduire de nouveau, nous versons le document source modifié dans l’outil de TAO et appliquons la MT propre à ce client. L’outil compare le contenu du document modifié à celui du document source initial. Pour les segments qui n’ont pas changé, il charge automatiquement la traduction existante. Le traducteur n’a plus qu’à la vérifier en contexte.
La MT propose aussi des équivalences « partielles » lorsqu’elle trouve des segments dans lesquels seuls un ou deux mots diffèrent. Le traducteur n’a alors qu’à apporter les modifications nécessaires, ce qui lui évite d’avoir à traduire la phrase au complet. On peut utiliser une MT avec n’importe quel type de document. Toutefois, c’est avec les documents normalisés, comme des documents juridiques ou administratifs, des demandes de brevet, des mises à jour logicielles ou des manuels techniques, qu’elle aura la plus grande efficacité.
Des outils de TAO bien gérés permettront au client d’obtenir un service rapide et de qualité, à un prix avantageux.
Avant de proposer un tarif au client, nous analysons les documents à traduire dans l’outil de TAO. Nous cherchons à savoir deux choses : 1) le nombre de phrases ou de passages qui se répètent au sein même du document ou de la série de documents à traduire; 2) si nous avons traduit du contenu pour ce client, le nombre de correspondances exactes ou partielles avec des segments de traductions antérieures. Ces répétitions et ces correspondances permettent de générer un texte partiellement prétraduit, ce qui peut représenter des économies substantielles pour le client. Une mémoire de traduction bien remplie peut réduire de 25 %, voire plus, le nombre de mots à facturer.
En plus de réduire les coûts et de faciliter le travail d’équipe lorsqu’un projet est urgent, les outils de TAO permettent au traducteur de gagner en efficacité, car il peut survoler le texte prétraduit ou le réviser rapidement. De plus, lorsque le traducteur traduit un segment qui revient plus loin dans le texte ou dans un autre document, l’outil insère automatiquement cette traduction dans tous les segments identiques. L’uniformité est assurée, et ce, même lorsque des traducteurs collaborent à distance.
Grâce aux outils de TAO, le traducteur n’a plus à se soucier du formatage du texte à traduire; il n’a qu’à le traduire! De plus, les traducteurs utilisant des outils de TAO peuvent diversifier les types de documents qu’ils traduisent. Par exemple, il n’est pas toujours nécessaire de faire appel à un expert en informatique (rare et coûteux) pour faire traduire un logiciel. La fonctionnalité d’assurance qualité est d’une utilité inestimable pour tout document contenant des nombres, tandis que les bases terminologiques intégrées assurent un contrôle rigoureux des termes employés dans certains documents.
À mesure que les travailleurs du monde entier apprennent à utiliser différents appareils, de nouveaux outils de TAO font leur apparition, dont bon nombre sont infonuagiques. Ces nouvelles technologies de traduction collaborative permettent aux traducteurs de travailler plus efficacement en équipe afin d’accroître la productivité, sans jamais sacrifier la qualité. En somme, les outils de TAO améliorent de beaucoup le rendement et la rigueur des traducteurs. Du même coup, ils contribuent à réduire les coûts du client. Leur utilité en traduction ne cessera de croître.
En tant que cabinet de traduction, nous demeurons à l’affût des nouvelles solutions technologiques. Il reste que, comme chez tous les professionnels, la dimension humaine, c’est-à-dire l’intervention du traducteur, demeure à la base même d’un travail de qualité. À ce jour, Scriptis constate qu’en misant démesurément sur les technologies de traduction automatique, par exemple, certains cabinets négligent la qualité de leurs produits livrables. Nous estimons que l’on peut réduire les coûts des clients sans compromettre la qualité de notre travail.