La plupart des entreprises qui offrent de la formation vidéo (e-learning) n’envisagent leurs besoins de traduction qu’après avoir créé les cours en anglais (ou en français, selon le cas). Or, en tenant compte du volet multilingue dès la conception des vidéos, vous pouvez considérablement réduire les coûts et les délais.
Voici quelques caractéristiques que les concepteurs de formation devraient garder en tête durant l’élaboration de leurs cours vidéo, s’ils entendent offrir ces cours en plusieurs langues.
Bon nombre de messages occupent plus d’espace une fois traduits en d’autres langues. C’est ce que nous appelons le « foisonnement ». Le français, l’espagnol, l’italien et l’allemand nécessitent 20 à 30 % plus d’espace que l’anglais. S’il n’y a pas suffisamment d’espace sur l’image vidéo, il faut la reformater ou, pire, la redessiner. C’est aussi vrai de la narration vidéo : les messages seront un peu plus longs, sauf si vous avez prévu le coup et condensé le scénario au moment de la traduction.
Réduisez au minimum le nombre de polices de caractère que vous utilisez. Vous réduirez les coûts d’autant. Si votre image de marque impose une police spéciale, l’équipe de traduction en aura besoin également. Dans ce cas, la meilleure stratégie consiste à lui fournir une version du module qui comprend les polices spéciales utilisées dans votre logiciel de création.
Le nombre d’extraits audio et la complexité des animations ont une incidence directe sur les coûts. Ainsi, pour intégrer une voix hors champ à un extrait vidéo, il faut synchroniser cette voix et l’animation correspondante. Et ce sera le cas pour chaque langue supplémentaire. En plus des enjeux de foisonnement, les écarts de syntaxe d’une langue à l’autre peuvent nécessiter une réorganisation du contenu visuel. Alors, si vous envisagez un scénario vidéo complexe, posez-vous la question suivante : ai-je réellement besoin de tous ces extraits vidéo? Simplifier vous fera économiser par la suite.
Quelle est l’importance des points de repère dans la chronologie? Ils permettent notamment de synchroniser l’audio et l’animation à des emplacements clés comme le début d’une phrase. Certaines langues utilisent une syntaxe différente de l’anglais ou du français. En général, le français utilise la syntaxe sujet-verbe-complément (SVC), comme dans l’exemple suivant : « Vous avez encore beaucoup à apprendre ». Des langues comme le hindi, le japonais et le coréen fonctionnent plutôt selon la syntaxe SCV : « Vous, encore beaucoup à apprendre, avez ». L’arabe utilise abondamment la structure VSC : « Avez, vous, encore beaucoup à apprendre. » Yoda, le fameux personnage de Star Wars, emploie quant à lui une structure CSV : « Encore beaucoup à apprendre, vous avez ». Yoda n’a pas besoin de cours en ligne, mais un exemple, vous avez.
Durant la traduction de vidéos, le spécialiste de la localisation n’aime pas découvrir des couches (aussi appelées « calques ») intitulées, par exemple, « untitled layer-1 ». Difficile de savoir à quoi ces couches sans nom peuvent bien servir. D’où l’importance de désigner clairement les couches et les objets de façon à simplifier et à accélérer la recherche de contenu éditable.
Les traducteurs utilisent des outils spécialisés afin de traduire et d’intégrer le contenu textuel d’une vidéo. Si le texte a été incorporé dans l’image, il devient impossible de le traduire tel quel; il faudra plutôt isoler le texte du graphique, puis recréer l’ensemble dans un logiciel d’éditique comme InDesign ou Photoshop. Une telle opération comporte des coûts non négligeables que vous n’aurez pas à assumer si votre projet de formation en ligne est bien conçu.