Selon une étude publiée en 2021 dans le Search Engine Journal, 39,5 % de tous les sites web sont des sites WordPress. Si l’on ne compte que les sites utilisant un système de gestion de contenu (CMS), la part de marché de WordPress grimpe à 64,1 %. Bon nombre de clients qui s’adressent à nous pour faire traduire leur site web utilisent déjà WordPress. Toutefois, ce CMS n’est pas, en soi, multilingue. Voilà pourquoi il existe une variété de plugiciels (WordPress les appelle des « extensions ») de gestion du contenu multilingue pour cette plateforme. Certains sont gratuits, d’autres payants. L’un des plus populaires est WPML (WordPress MultiLingual). Parmi les autres, mentionnons TranslatePress, Polylang et G-translate.
Le choix de votre extension de traduction WordPress dépend de vos besoins : votre contenu multilingue sera-t-il plutôt statique ou changera-t-il souvent? Si vous publiez fréquemment des billets de blogue, allez-vous les faire traduire? Le site comprendra-t-il un magasin en ligne? Comptez-vous enregistrer le contenu traduit dans des domaines ou des sous-domaines distincts? Le CMS lui-même devra-t-il être offert en plusieurs langues? Chacun de ces éléments aura une incidence sur votre choix.
Certaines extensions de traduction WordPress offrent la possibilité de se connecter par API à un moteur de traduction automatique comme Microsoft Azure, Google Translate ou DeepL. Il s’agit là d’une solution peu coûteuse de traduction « brute » de votre site web. Toutefois, des mises en garde s’imposent :
Pour garantir la qualité du contenu, un traducteur professionnel devra réviser la traduction et en réécrire certaines parties. Dans certaines langues, comme la traduction en japonais ou en coréen, cela peut s’avérer coûteux. Vous risquez de payer pour la révision autant que vous auriez payé pour une traduction humaine.
Certaines extensions sont offertes en version gratuite de base. Toutes comportent des coûts échelonnés selon les fonctionnalités dont vous avez besoin. Assurez-vous de bien comprendre leur mode de tarification. Certaines (G-Translate, par exemple) requièrent que vous payiez pour maintenir le site traduit en fonction. Si vous cessez de payer, vous perdez les traductions. D’autres offrent la possibilité d’acheter une licence. L’extension WPML comporte une fonction d’exportation de votre contenu traduit dans l’éventualité où vous souhaiteriez changer de plugiciel. TranslatePress n’en a pas, mais prévoit en ajouter une.
Si vos ventes dans certaines régions dépendent fortement des tactiques de référencement naturel ou payant, vous devriez veiller à ce que votre site respecte les bonnes pratiques de référencement dans les langues cibles. Il faut notamment assurer une rédaction de qualité professionnelle, l’utilisation judicieuse de mots clés et d’expressions clés (y compris la traduction des URL et du métacontenu), le recours aux balises hreflang ainsi que la pratique de liens internes entre les articles et entre les pages. Les extensions ne prennent pas toutes en charge le référencement international ISEO. Certaines présentent vos traductions à la volée, par traduction automatique : dans ce cas, votre contenu traduit ne sera pas du tout indexé par les moteurs de recherche.
Le référencement n’est toutefois pas nécessairement essentiel à votre stratégie marketing. Par exemple, les internautes recherchant des produits et services très techniques peuvent avoir pris l’habitude de faire leurs recherches en anglais. Il peut alors s’avérer plus efficace de permettre à l’utilisateur de changer la langue une fois rendu sur votre site plutôt que de miser sur le référencement naturel. Dans ce cas, la génération de contenu à la volée ne vous nuira pas.
La traduction de sites web constitue la base de votre programme global de localisation. Si vous êtes sérieux à ce sujet, les technologies de traduction automatique ne suffiront pas : il faut enrichir le résultat par la traduction humaine. Si vous ne disposez pas d’un service interne de traduction, le meilleur moyen de garantir la qualité et la cohérence de votre contenu consiste à faire appel à un cabinet de traduction.
Les développeurs d’extensions de traduction comme TranslatePress vantent les avantages de la traduction « en contexte », c’est-à-dire que les traducteurs peuvent taper leurs traductions directement dans l’éditeur du CMS et voir comment elles se présentent sur la pag e web avant de publier le contenu. Ça a l’air bien beau. Mais, réfléchissez un instant au processus de rédaction du contenu de votre site web : demanderiez-vous à votre rédacteur de taper directement son texte dans l’éditeur du CMS? Songez que vous devrez probablement travailler sur plusieurs versions avant la publication. Le contenu marketing, quelle que soit la langue, nécessite plus d’une paire d’yeux. Vous aurez alors sans doute besoin d’une fonction d’import-export afin de transmettre le texte aux différents intervenants en dehors du CMS.
De plus, les cabinets de traduction recommandent vivement que la traduction du contenu s’effectue à l’aide d’outils de traduction assistée par ordinateur (TAO). Ces outils offrent au client le double avantage d’augmenter la cohérence et de réduire à la fois les coûts et les délais d’exécution. Ils permettent de faire transiter le contenu du CMS vers l’environnement de traduction, et vice versa. Ces outils de TAO ressemblent à des outils de rédaction technique. Ils facilitent l’interaction entre le traducteur et le réviseur. Ils exploitent également des bases terminologiques afin d’imposer la terminologie approuvée, et ils comprennent un correcteur orthographique intégré ainsi que des fonctions automatisées d’assurance qualité. Ils enregistrent les paires de textes source-cible (l’original et la traduction) dans une mémoire de traduction. Quand le contenu fait l’objet d’une mise à jour, l’équipe de traduction utilise cette mémoire de traduction afin de repérer les modifications apportées, là où elle devra concentrer le gros de ses efforts.
Si votre site comporte peu de contenu et qu’il n’est pas complexe, vous pouvez utiliser TranslatePress ou WPML et saisir les traductions directement dans l’éditeur. Mais, si votre contenu est plus complexe ou volumineux, il vaudra mieux l’exporter dans des fichiers compatibles avec la TAO. Cette opération est importante dans bien des secteurs d’activité, notamment la santé et les sciences de la vie, où la réglementation exige l’uniformité de tout le contenu destiné au public. À ce que nous sachions, TranslatePress n’offre pas de compatibilité avec les outils externes de TAO. Dans de tels cas, WPML s’impose clairement.
La traduction de votre site web élargit le marché de vos biens et services. Cela va probablement accroître vos besoins en contenu multilingue de toutes sortes : descriptions de produit, emballages, manuels d’utilisation, modalités de service, contrats, communication avec les employés, formation, réponses aux appels d’offres, etc. En utilisant la même base terminologique et la même mémoire de traduction, l’équipe de traduction garantit la cohérence de l’ensemble de votre contenu multilingue.
Les éléments ci-dessus ne constituent que quelques-unes des questions qui auront un impact sur le choix d’une extension de traduction WordPress. Même après en avoir choisi une, vous devrez peut-être recourir à certains services d’ingénierie de la localisation afin de construire un site multilingue professionnel et efficace. Les extensions sont nécessaires, mais ne répondront pas à tous vos besoins. Si vous souhaitez créer du contenu multilingue persuasif, adressez-vous à un cabinet de traduction certifié ISO 17100. Il pourra vous aider à choisir la solution qui réponde à vos besoins.